L’histoire d’une boisson divine

Un peu d’histoire, ça fait du bien ! Nous avons décidé de vous faire voyager dans le temps en retraçant l’histoire du cacao. 

Les Olmèques, les Mayas, les Aztèques

Les plus vieilles hypothèses sur le cacaoyer sont celles des botanistes du CNRS qui considèrent que l’arbre poussait à l’état sauvage en Amérique du Sud environ 5000 an avant J.C. En 2013 des fouilles archéologiques en zone amazonienne ont permis de trouver des poteries avec des restes de fèves de cacao datant de 3300 avant J.C.

Les anthropologues estiment que se sont les Olmèques (ancêtres des Mayas) qui auraient été les premiers à domestiquer le cacaoyer.

Les Mayas, 2500 ans avant J.C. laissaient la calebasse à coté des morts afin de les nourrir pendant le voyage de leur âme.

Plus tard, apparait le cacao dans le livre de la Genèse le Popol Vuh, qui en attribue la découverte aux dieux. « Cette boisson aurait été confectionnée lors de l’union du Dieu Hun Hunaphu avec une jeune fille maya. De ce fait, Hun Hunaphu a été décapité. Sa tête fut ensuite pendue à un arbre mort qui donna miraculeusement des fruits en forme de calebasse. La tête du héros cracha dans la main de la jeune fille, assurant sa fécondation magique. Depuis, le peuple maya servait du chocolat comme préliminaires au mariage. Les fèves sacrées servaient d’offrandes aux dieux de la pluie et de la fertilité ».

Au fil du temps, les prêtres et les rois ont pu boire ce breuvage préparé chaud : la fève était séchée, broyée, puis diluée avec de l’eau, de la farine, du maïs et des épices. Les religieux associaient des vertus thérapeutiques au cacao : le baume de cacao adoucissait les gerçures et protégeait des brûlures du soleil. Il guérissait les maladies du foie et des poumons. Le chocolat, quant à lui, prévenait les morsures de serpent.

Vaillants guerriers, les Mayas se sont aussi servis du cacao comme d’une boisson particulièrement énergétique : le XOCOALT. Première recette du chocolat,  il était censé combattre la fatigue, probablement grâce à la théobromine qu’il contient. Ainsi, seuls les nobles et les guerriers pouvaient en consommer.

Environ 1000 an avant J.C. et jusqu’au IX e siècle après J.C., il devient aussi  un élément de troc et de monnaie. La fève de cacao était l’unité de calcul, ainsi un Zontli était égal à 400 fèves, tandis que 8 000 fèves étaient égales à un Xiquipilli.

Jusqu’au XIV e siècle après J.C., les Aztèques unifiés en un empire, utilisaient plutôt le cacao en boisson froide. Les fèves, grillées et écrasées, étaient mélangées à du poivre, du piment, de la vanille et de l’eau. C’était une boisson très nourrissante. La légende Aztèque parlait d’un  « Dieu, jardinier du paradis, Quetzalcóatl  qui apprit aux hommes à cultiver les plantes, les céréales et les arbres dont l’arbre de cacao. Il vivait riche et heureux dans ses palais de pierres précieuses et d’argent. Un magicien jaloux du bonheur et des richesses de Quetzalcóatl et des hommes, vint le trouver, et lui dit : « Seigneur, je t’apporte un vin qui est bon ; il t’attendrira le cœur, et te fera connaitre la route de ton prochain voyage, au pays où tu retrouveras la jeunesse». Quetzalcóatl but et perdit la tête. Il brûla tous ses palais, enterra ses trésors et transforma les arbres en espèce qui ne donnait plus de fruits. Ceci fait, il quitta son royaume pour le pays de la jeunesse en promettant à son peuple de revenir. Quetzalcóatl ne revenant pas, les hommes prirent soin des quelques cacaoyers épargnés par sa colère et le cacao, fruit et symbole du paradis perdu, et fut vénéré».

Les conquistadors espagnols.

Cortès débarque en 1519 au Mexique avec ses troupes.  « Les habitants, à la vue de sa cuirasse étincelante, de son visage blanc et barbu, monté sur un cheval, croient au retour du dieu Quetzalcóatl car une prophétie avait annoncé qu’il reviendrait. Ils conduisent le conquistador au palais de Moctezuma où, en signe d’hospitalité,  on lui offre une boisson … dans une coupe en or pur, incrustée d’écailles de tortue »… Mais ce dieu n’est autre qu’Hernan Cortès venu s’emparer des trésors et anéantir la civilisation.

A  la conquête de l’Europe dès 1528, les caravelles, voguent vers l’Espagne emportant des sacs de fèves de cacao prélevées des plantations. Pour rendre la boisson plus douce, les seigneurs de la cour d’Espagne remplacent le poivre par du sucre. C’est un vrai succès ! Charles Quint le relève même de miel et de cannelle.

C’est par le biais d’un mariage royal entre une princesse d’Espagne et d’un roi de France que le cacao  fit son apparition à la cour de France au XVII e siècle, en Italie, chez les seigneurs allemand ou hollandais.

Les grands noms industriels de la chocolaterie sont arrivés bien plus tard : Van Houten, Menier, Lindt… mais ceci est déjà une autre histoire. Reste que le chocolat a toujours été considéré comme un mets de luxe destiné à l’élite. Et en dépit de sa démocratisation, il est toujours resté malgré tout un produit de choix ! Pour preuve, son nom latinisé est « Theobroma » ce qui signifie : la nourriture des Dieux !

Sources :

  • *Planète Musée Chocolat entre mythe et réalité ©Stéphanie ROUDIER PLANETE MUSEE CHOCOLAT AU PAYS DES AZTEQUES ET DES MAYAS – 2016
  • *Le chocolat, le thé et le café – Découverte Benjamin/Gallimard Jeunesse – 2004